Voici le portrait de la récipiendaires de la bourse Alan-Anderson 2023, Raquel Espino López, étudiante à la maîtrise en génie des matériaux et de la métallurgie dans l’équipe du Professeure Marc-André Fortin. Cette bourse est rendue possible grâce au Centre de recherche sur le cancer de l’Université Laval ainsi qu’au Fonds de cancérologie de la Fondation de l’Université Laval.
Depuis son enfance, Raquel Espino López a toujours été fascinée par les sciences naturelles. Elle a participé à plusieurs compétitions scientifiques et a remporté des médailles aux Olympiades nationales de chimie. À l'âge de 18 ans, tout en terminant son diplôme préuniversitaire, elle a découvert le monde des sciences nucléaires et le potentiel des isotopes radioactifs en tant que radiotraceurs, en particulier dans le domaine médical. À ce moment-là, elle savait qu'elle voulait étudier la radiochimie à l'Institut Supérieur des Sciences Appliquées et Technologies (InSTEC) de l'Université de La Havane. À Cuba, l'un des principaux domaines d'emploi pour les diplômés de cette école est la médecine et la pharmacie, en particulier dans les instituts liés à la médecine nucléaire et aux centres de production de radiopharmaceutiques. Pour cette raison, plusieurs cours obligatoires du programme InSTEC sont orientés vers ces domaines.
À partir de la deuxième année du programme InSTEC, Raquel a participé à un projet de recherche en collaboration avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), où elle a appris à synthétiser des traceurs radioactifs (avec le 99mTc) utiles pour modéliser les processus de raffinage du nickel, une industrie vitale à Cuba. Bien que le sujet du projet ne soit pas dans le domaine médical, l'utilisation principale du 99mTc est certainement en médecine, et ce projet a ouvert les yeux de Raquel sur le merveilleux domaine des radiotraceurs et du marquage radioactif pour les applications médicales. Cette expérience a eu un impact significatif sur sa formation en tant que jeune scientifique, et elle a pris conscience de la rareté des personnes formées dans ce domaine.
Pendant ses années à l'université, Raquel a également découvert les nanosciences et a été fascinée par la manière dont il était possible de combiner les sciences nucléaires avec les nanotechnologies pour diagnostiquer et traiter des maladies telles que le cancer ou les maladies neurodégénératives. Motivée par cela, elle a commencé à travailler sur un nouveau projet national axé sur la synthèse de nanoparticules magnétiques et de nanogels polymériques pour des applications biomédicales et environnementales. En 2021, elle a obtenu son diplôme avec mention très bien (summa cum laude) en radiochimie (cursus de 5 ans à l'InSTEC).
Au cours des cinq années du programme, Raquel a participé à l'enseignement de plusieurs cours. Son leadership et ses compétences en tant qu'assistante d'enseignement ont été reconnus à plusieurs reprises par son institut et par l'Université de La Havane. À sa graduation en 2021, elle a été promue assistante d'enseignement à temps plein au Département de Radiochimie. Après ces années d'enseignement et de motivation d'autres jeunes, Raquel aspire à poursuivre une carrière académique et à diriger son groupe de recherche lié aux nanosciences et à leurs applications biomédicales.
Elle a toujours été membre active du conseil étudiant de sa faculté. Pendant les premières années, elle était la représentante du conseil scientifique étudiant, et au cours des deux dernières années, elle a occupé le poste de vice-présidente étudiante du conseil de la faculté. Elle est également membre de la Société cubaine de chimie depuis 2016 et est actuellement la présidente du Réseau des jeunes nucléaires de cette société.
Raquel a entamé une nouvelle phase de sa carrière professionnelle dans un autre pays qui l'a chaleureusement accueillie. À l'Université Laval, elle est inscrite au programme de maîtrise en génie des matériaux et de la métallurgie. Ici, elle pourra développer des compétences en travaux expérimentaux avec une combinaison unique de nanomatériaux, d'isotopes positroniques et d'échantillons biologiques sous la supervision de professionnels experts. Elle aura également accès à un laboratoire de nanotechnologie de pointe, à un laboratoire d'impression 3D et à une plateforme complète d'imagerie animale (IRM, TEP, CT). De plus, elle pourra travailler dans un contexte international, ce qui l'aidera à renforcer ses compétences pour former de futurs radiochimistes à son université. Elle aspire à faire une différence significative dans l'avancement de notre compréhension et de la lutte contre des maladies telles que le cancer, tout en améliorant la qualité de vie des personnes. Réaliser ces objectifs dans le futur lui apporterait une grande satisfaction.