Comprendre les caractéristiques du cancer, de l’initiation tumorale au processus métastatique
Les professeur∙e∙s du CRC abordent la problématique du cancer sous différents angles en se penchant sur l’ensemble des caractéristiques de la transformation oncogénique. Par exemple, le stress cellulaire, la transduction des signaux, l’intégrité et la régulation du génome, ainsi que la biologie développementale et le métabolisme. En utilisant différents modèles expérimentaux, allant de la levure à l’étude de sujets humains, nous visons à caractériser les différentes étapes menant à la transformation et à la progression oncogénique. Le CRC aborde également la compréhension et le traitement du cancer par des stratégies de biologie intégrative et des systèmes, notamment en utilisant des stratégies à grande échelle telle la génomique, l'épigénomique, la transcriptomique, la protéomique, la métabolomique, le microbiome et la biologie computationnelle. Des criblages phénotypiques et pharmacologiques à haut débit sont aussi effectués, afin d’obtenir des renseignements à l’échelle globale de la cellule, du tissu et de l’organisme. Les résultats de ces recherches permettent l’identification et la caractérisation fonctionnelle de nouvelles vulnérabilités pouvant être exploiter par de nouvelles stratégies thérapeutiques novatrices afin de prévenir ou retarder le cancer. Ces découvertes pourront également menées à l’amélioration de la prédiction du risque de cancer, de sa progression et de la réponse aux interventions thérapeutiques.
Identifier les causes du cancer afin de développer de nouvelles stratégies de prévention
Bien que des progrès thérapeutiques soient nécessaires, un accent nettement plus marqué sur la prévention du cancer, la détection précoce et l'intervention précoce sont cruciales pour réduire le fardeau du cancer. Par exemple, nos équipes travaillent à comprendre comment nos habitudes de vie (nutrition, activité physique, etc.) peuvent influencer l’apparition, l’évolution et le traitement des cancers. Ces connaissances permettront de développer des stratégies personnalisées de prévention et de traitement de ce cancer, entre autres par l’alimentation ou les suppléments alimentaires.
Nos équipes identifient également les facteurs génétiques qui influencent la susceptibilité de développer un cancer. Ce type de recherche est mené en collaboration avec des consortiums internationaux tels que BCAC, CIMBA, CONFLUENCE, OncoArray network, GURC cohort study et le projet CPCGene/ICGC. L’accès aux tests génétiques pour la prévention et le traitement des cancers, particulièrement le cancer du sein et de l'ovaire, constitue un enjeu important pour nos membres chercheurs. Ils travaillent notamment sur un modèle collaboratif en oncogénétique basé sur la collaboration interprofessionnelle et interinstitutionnelle, et des services génétiques diversifiés et personnalisés afin d’améliorer l'accès aux services de conseil génétique et de réduire les délais d'accès aux tests génétiques pour les patientes. Finalement, les impacts psychosociaux reliés au cancer du sein d’origine héréditaire et familiale sont un thème de recherche important de notre centre. Ces travaux ont mis en évidence la pertinence d’offrir du soutien psychosocial aux femmes testées pour une prédisposition génétique au cancer du sein et des ovaires et démontré l’importance de former les intervenants de première ligne sur les cancers héréditaires.
Dépister et traiter le cancer par une approche personnalisée
La discipline de la médecine de précision est actuellement au cœur d’une révolution des soins en oncologie et pour laquelle plusieurs découvertes innovantes ont été mises à jour grâce à l’expertise de notre regroupement. Combinées aux stratégies développées au thème 1, ce thème permettra la découverte nouvelles thérapies ciblées, l’identification de biomarqueurs et de signatures moléculaires pour la prévention, la détection précoce, le diagnostic, le pronostic et le traitement du cancer. Les recherches ont également comme objectif, l’optimisation de la réponse thérapeutique tout en minimisant les risques d’effets indésirables associés à certains traitements. Ces recherches permettront d’adapter le traitement des personnes atteintes de cancer en évaluant les caractéristiques du patient de même que celles de la tumeur ou autres échantillons biologiques dont le tissu adjacent non tumoral et les fluides biologiques. Ainsi, ces biomarqueurs ou signatures permettront le dépistage précoce chez les populations à risque, de guider le choix du traitement et sa posologie, et de diriger le traitement vers des thérapies ciblées et adaptées à l’individu atteint du cancer. D’autre part, le CRC conçoit également de nouveaux tests et outils pronostiques et théranostiques permettant de déterminer les cancers qui sont les plus susceptibles de réapparaître ou de récidiver et de guider le traitement adjuvant. Cette recherche translationnelle nécessite évidemment la mise en place de biobanques respectant les plus hauts standards du domaine, appuyées par un large éventail d’informations cliniques et démographiques. Cette thématique promet de transformer les soins aux patients atteints du cancer en offrant des approches thérapeutiques plus adaptées.
Développer des approches diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques novatrices
Afin d’offrir aux patients des traitements plus efficaces et personnalisés, il est primordial de détecter et caractériser les cellules cancéreuses soit par des marqueurs sanguins, soit par l’imagerie. Toutefois, les méthodes actuelles ne présentent pas la sensibilité requise. Nos équipes travaillent à mettre au point de nouveaux biomarqueurs, outils d’imagerie médicale afin de caractériser, visualiser ou prédire la réponse au traitement et ainsi mieux traiter chacun des patients. Nous voulons aussi améliorer les traitements de radiothérapie, de curithérapie et de thérapie interne ciblée en optimisant la dose et la livraison des traitements pour toutes procédures médicales utilisant le rayonnement ionisant, incluant la radiothérapie, la radiologie diagnostique et d’intervention et la médecine nucléaire. L’atteinte de cet objectif possible grâce à un programme de recherche combinant la physique des radiations, l’optique photonique, l’optimisation numérique, le traitement du signal et de l’image, ainsi que le calcul haute-performance. Nous utilisons aussi des approches de théranostique qui utilise l'imagerie pour cartographier les cellules cancéreuses afin de les traiter de manière ciblée.
Optimiser le fonctionnement psychosocial et la qualité de vie des patients et de leurs proches, tout au long de la trajectoire de soins
L’un des objectifs de la recherche effectuée au CRC est d’optimiser la gestion des symptômes autant pour les personnes ayant un diagnostic de cancer avancé ou non. Ainsi, un des objectifs est de développer des interventions innovantes visant à optimiser les soins offerts aux personnes atteintes de cancer et en fin de vie et d’en tester l’efficacité et l’efficience dans différents milieux de soins. Ces études sont regroupées selon 2 axes, soit la recherche clinique, incluant la recherche en oncologie psychosociale et en soins palliatifs, et l’organisation des services et des soins de santé. Nos études ont une retombée sociétale importante qui présente des avantages considérables pour le patient. Par exemple, des interventions ont été développées et sont maintenant implantés pour aborder la peur de la récidive de cancer chez les personnes ayant reçu un diagnostic de cancer. Également, des études sont en cours pour améliorer la communication entre les patient∙e∙s, leurs proches ainsi que les équipes soignantes.
Améliorer la prestation des soins de santé
Cet objectif se penche sur l’accessibilité, de qualité et l'efficience. L’utilisation judicieuse de ressources humaines et financières seront exacerbées dans les prochaines années étant donné les précisions croissantes dû au vieillissement de la population. Le CRC travaille à augmenter l’accessibilité de la population aux interventions, notamment en développant et en testant des formats d’intervention plus facilement implantables dans différents milieux (par exemple, meilleur ratio coût-efficacité, interventions généralisables en milieu non universitaire et rural). Pour citer que quelques exemples, nos équipes ont démontré l’impact positif autant chez les personnes atteintes du cancer que sur l’organisation des soins que d’avoir recours aux infirmièr∙e∙s pivot. Il s’agit d’un projet porteur qui fut implanté au CHU de Québec et qui est maintenant la norme au niveau national. Donnons également comme exemple l’implantation au niveau provincial de l’outil de dépistage de la détresse qui a eu un impact significatif sur la prestation de soin et sur l’amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de cancer. De plus, l’aide à la prise de décision sera un élément important afin d’assurer une accessibilité et une qualité des soins qui seront offerts en oncologie. Cette prise de décision pourra également être améliorée grâce aux avancées innovantes des thèmes 1 et 2.